ci-après, les textes de l’atelier:

Le Corona, sale virus!!!

Il est arrivé en catimini,

fourbe comme un ennemi

développant ses filets

sur le monde entier

 

Parti du pays du soleil levant

il nous arrive maintenant

alors qu’on pensait naïvement

qu’il s’éteindrait spontanément.

 

Mais le monstre a débarqué

et sur la France s’est installé

il va falloir résister,

le dompter, l’exterminer.

Interloqués, inquiets, il faut nous adapter,

nous replier, nous protéger, nous confiner.

Le droit de circuler sans autorisation, 

nous est refusé avec raison.

 

Mais la sagesse, la sécurité, la citoyenneté

invitent tous les français à obtempérer.

Et nous, Serviannais, nous voilà tous retranchés

dans nos quartiers,

à se demander comment s’entraider.

 

Heureusement les progrès de la « modernité »

(qui permettent aussi à ce monstre de naviguer)

nous apportent tous les outils pour communiquer

—–  Usons et abusons de nos téléphones, de nos ordinateurs, 

pour échanger, discuter à toute heure,

et pour garder le lien dans nos demeures

en attendant des jours meilleurs.

 

Prenons soin de nous, protégeons nous

et bientôt nous nous réunirons tous

au sein de notre belle association,

pour partager nos ateliers, nos passions,

nos voyages, nos activités, 

et surtout notre belle amitié

A bientôt

Francine.  le 18 mars 2020

TRISTESSE…. Francine Mai 2019

Le train glisse sur les voies,

m’éloignant lentement de toi

ce matin, je suis partie

jusqu’au portail, tu m’as suivie.

Mais là où je vais

je ne peux t’emmener

dans ton absence, tu t’es murée

En ces jours de mai

jours après jours je t’ai aidé

à te lever, à manger

tes médicaments je préparais

puis je te lavais, je te coiffais.

Patiemment je répondais à tes mots incongrus,

à tes colères non contenues.

Toi si pudique naguère

maintenant nue, sans aucune retenue.

Car ton cerveau abîmé,

ne peux plus rien imprimer.

Tu ne sauras donc plus

que je suis venue

seconder ton mari

opéré, alité, fatigué

et assister tes enfants chéris

dont tu ne connais plus, l’age, la vie, les soucis.

Tu n’auras même pas su

que tous les soirs où, rompue

de fatigue, de tristesse, de détresse,

je pleurais mon amie perdue,

aux souvenirs disparus,

à jamais anéantie

par cette maladie

qui l’installe dans l’oubli,

dans la folie…

Francine, mai 2019

 

Vacances en Méditerranée, jour de tempête

Le vent rugit sur les flots déchainés

Les rafales se jettent sur les voiles dépliées

Grimpant sur le haut des vagues agitées

Le bateau malmené essaie de se redresser

A la barre, yeux plissés, visage buriné

Le capitaine reçoit les embruns salés

Sans sourciller

Sur le pont chacun se cramponne pour ne pas glisser

Recevant sans broncher les paquets glacés

Envoyés sans répit par la mer énervée

Les haubans gémissent sous les coups répétés

Dans le ciel nuages gris et cormorans affolés

Filent vers l’horizon bouché

Les minutes s’étirent et semble éternité

On oublie presque de respirer

Mais au loin un phare parait se dessiner

Plus que quelques rafales et vagues gelées

Et les amarres jetées le bateau attaché

A l’abri d’un port on ira se cacher, se laver, se sécher

Et autour d’un pichet de rosé

On se serrera pour se réconforter

Francine PHILIPPE,  juin 2018

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Maudit orage !!

A Servian en juillet c’est l’été.

Sur la place du marché, on va jouer !!

L’estrade est montée

Les chaises sont installées

Plus que le décor à planter.

Dans le ciel le soleil brille

Aucun nuage, le bleu scintille

Sur la scène brûlante, on transpire

L’air est sec, de chaleur on va mourir

Il faut  se mettre à l’ombre, vite finir.

Encore une vis, un écrou, un tableau à redresser

Ensuite on pourra se rafraichir, se désaltérer

Mais soudain un nuage noir apparait

L’air inoffensif, pas de quoi s’inquiéter

Brusquement le ciel s’obscurcit, les rideaux s’agitent

Sur le sol surchauffé, la pluie crépite

Fine d’abord, diluvienne ensuite

On tente de tout abriter, mais c’est la fuite

Au carré d’as on se replie, on se réfugie

La séance est annulée, les spectateurs remerciés

On ne pourra pas jouer, on enrage

On n’avait pas invité ce maudit orage

C’était la soirée des Bambades

Francine

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Le Sang l’Océan (Audrey)

Le cœur de l’océan pompe à ses rivières

Son liquide qui se coule à travers la terre

Il le nomme le sang car il porte la vie

Tout être porte en eux ce fluide que l’azur

Avait généreusement offert dans leur veine

Pour maintenir leur longévité et la santé d’autrui

Tous sont acceptés, tous peuvent se vitaliser

Son eau fait de lui un donneur universel

Jusqu’à que la pollution salisse ses veines

Noire criminelle, noire empoisonnant les fleuves

La planète bleue souffre, elle tousse d’horreurs

Vous, les humains, détruisez cette nature vivante !

Notre globe demande un soin, une purification

Un traitement auquel coûte notre vitalité

Sur le point d’avaler votre poison artificiel

(07/05/2017)

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(22 janvier 2018:  LA NEIGE, par Zigaudrey)

Neige nappant

Flocon tombant

Arbre mourant

Pas marchants

Bonhomme de neige souriant

Cheminée brûlante

Sapin scintillant

Traîneau volant

Cadeaux patients

Mois de décembre

Par Zigaudrey

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(l’atelier:     Claudine OFFNER 01/2018)

Bon c’est parti, nous sommes réunies pour faire de jolis textes, ou des textes drôles, ou de jolis textes drôles, avec comme seuls outils un stylo et quelques neurones restant après le scrabble.

Mais cela se complique avec l’arrivée d’Audrey qui place la barre très haut avec ses poèmes .

Accrochez-vous les filles, ll y va de l’honneur des seniors.

J’ai envie de dire à Audrey, combien c’est agréable de voir une jeune fille sans son hi-phone et qui parle autrement qu’en langage SMS.

J’aime ces moments autour de la table, où toutes nous réfléchissons . Quel calme !

Nous sommes studieuses, appliquées. Mais je sais qu’il ne faudra pas attendre longtemps avant que les rires fusent à nouveau.

Vive l’écriture, la joie, l’amitié.

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L’art d’utiliser les noms de vins   (Claudine OFFNER 11/2016)

Les noms:  Brume d’automne, âme des pins, larmes du cratère, le loup dans la bergerie, tete de bélier, oeil de perdrix, coeur de rose, saint amour, moulin à vent, entre deux mers.

Approchez mesdames et messieurs, dans un instant ça va commencer !

Venez avec madame et offrez lui votre COEUR DE ROSE doux en bouche, de la région de SAINT AMOUR, léger comme la BRUME D’AUTOMNE, qui tire son bouquet de l’AME DES PINS .

Dans un autre domaine, veuillez quand vous aurez le gout bien iodé de l’ENTRE DEUX MERS dans le gosier, laisser tourner vos narines vers le MOULIN A VENT, apre au palais; mais goutez aussi aux LARMES DU CRATERE, vers Clermont; il est plus sec que l’OEIL DE PERDRIX qui vous fera vaciller. N’oubliez pas la TETE DE BELIER, plus connue à la campagne. Si vous etes encore debout, faites « goulayer » le LOUP DANS LA BERGERIE dans votre bouche; CHOISISSEZ CELUI QUI VOUS PLAIRA LE MIEUX.

Vérification faite, je me suis aperçue que si le vin peut etre goulayant, il ne peut goulayer car ce verbe n’existe pas.

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L’art de détourner les termes de la viniculture  (Francine Philippe 09/2016)

Les termes :   Ampélographie, bouquet, chambrer, décanter, mordoré, mout, pruine, rafle, véraison, dormance, débourrement, nouaison.

C’est le bouquet !

Aujourd’hui on va se faire chambrer car on n’a rien compris à la leçon d’ampélographie.

Paraît-il qu’il fallait décanter le café pour qu’il soit mordoré et jeter le mout pour éviter le débourrement de la cafetière.

Comme on était en dormance, on s’est demandé si on allait  manger de la nouaison, (c’est du saucisson à l’ancienne).

Il faut le surveiller car le gourmand le rafle !!

Quelle pruine, je veux dire quelle poisse !

Il y en a qui n’ont pas du tout de véraison, enfin de respect pour leur voisin.

 

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Lettre au Père Noël  (Martine)

 

Cher père Noël,

J’ai essayé d’être sage, en tout cas plus sage que certains, qui au nom de l’on ne sait quoi, voudraient que nous ne fêtions plus nos fêtes.

Cette année donc, j’espère que de tout là-haut tu pourras saupoudrer la Terre, non d’un nuage de neige mais d’un gros nuage d’amour, de sagesse et de pardon.

Car tu sais dans les catalogues des grands magasins, j’ai cherché des coffrets d’amour, de sagesse, de bonheur et de pardon, mais je n’ai trouvé que des coffrets de Monopoly.

PS: Veille sur mes enfants, mes petits enfants et toutes les personnes qui me sont chères,

 Gros bisous et gros câlins.

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-« Regarde Chéri, je me suis achetée une nouvelle robe ! » dit Simone.

Le Lulu, rond comme une queue de pelle, la regarde avec des yeux de merlan frit et s’écrie :

-« ça te va comme un tablier à une vache, t’es moche comme un pou ! T’es attifé comme un as de pique, ma Simone ! »

Celle-ci, en colère, lui répond :

-« Tu me cours sur le haricot ! De toutes façons, j’ai payé en monnaie de singe vu qu’avec toi, on tire toujours le diable par la queue ! »

Lulu voyant que sa Simone commence à yoyoter de la cafetière, prétend ne pas être dans son assiette et lui demande…..si le repas est prêt ! »

-« Va te faire cuire un œuf, tu auras à « bouffer » quand les poules auront des dents ! Rétorque la Simone.

-« Et ta grand-mère, elle fait du vélo ? lui répartit le Lulu avec un petit sourire malicieux.

Il se calma puis doucement lui dit :

-« Et…comme le roi n’est pas ton cousin, en voiture Simone, on va aller la rendre cette guenille et se faire rembourser. On choisira une VRAIE  robe si tu veux et ça sera kif-kif bourricot ! ».

Je me méfie de ce vendeur, il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages,  tout de même car avec ce genre de type, c’est « pique ma femme, t’auras mon cœur ! s’écria le Lulu, rouge comme un coq».

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Marie-Chantal redoutait de coiffer sainte Catherine. Elle faisait sa sainte nitouche mais on savait qu’elle menait une vie de patachon et avait la cuisse légère !

Non, elle n’était pas une Marie couche-toi là, mais ses prétendants en bavaient des ronds de chapeaux pour la séduire. Faute de jeter leur gourme, ils finissaient beurrés comme des petits LU ou bien saoûls comme des Polonais !!!

Sa mère qui craignait qu’elle finisse avec un Polichinelle dans le tiroir, essayait de lui faire cracher sa Valda à chacune de ses sorties pour avoir le fin mot de l’histoire.

Mais un jour, Marie-Chantal ramena un drôle de gigolo à la maison, coiffé avec un loquet de porte, qui passait ses journées à peigner la girafe, et là, sa mère ne fut pas déçue de la chute de l’histoire !!

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Que vous inspire cette phrase ?

« Pour vivre heureux, vivons cachés ! »

 

Triste adage car comment être heureux si l’on est seul ?

Quel sens donner à sa vie si on se renferme sur soi-même, sans communiquer avec autrui ?

Comment ne pas s’étonner que quelquefois un voisin soit mort depuis plusieurs jours sans  que personne ne s’en soit aperçu ?

Pourtant l’homme n’est pas un solitaire. Il est fait pour vivre en famille, en tribu, en communauté.

Quel plaisir, au moment de la fête des voisins ou de la musique, de se retrouver tous ensemble pour partager victuailles,  échanger instruments, de voir les enfants jouer ensemble et les « Anciens » se rappeler les bons moments où ils se retrouvaient tous pour les veillées ou bien assis sur une chaise tirée dans la rue pour parler, tout simplement !

Avons-nous peur de notre prochain ou de nous-même car nous redoutons ou n’avons pas envie de communiquer ?

C’est souvent plus facile d’ignorer la détresse ou la solitude de son voisin plutôt que d’aller vers lui  pour lui donner un peu de son temps, un peu d’amour et de générosité.

Le progrès ou ce qu’on appelle « le modernisme » a cloisonné la vie des gens et chacun sur  son petit territoire, revendique sa propriété alors que le monde est immense et ne demande qu’à être exploité et partagé.

On a même oublié ou renoncé à faire des terrains de jeux OUVERTS  pour nos petits car on préfère les parquer ainsi, plus tard, eux aussi élèveront des murs.

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« Chapardage et dégustation »

Sur les hauts plateaux de mon enfance, l’automne nous apportait enfin quelques répits précédant la  bise glaciale de l’hiver.

En cette période plus douce où nous pouvions ramasser à profusion les framboises des bois, les myrtilles qui laissaient les mains violettes et poisseuses et les noisettes sauvages.

Lorsque s’installait l’automne, au moment des récoltes , et alors que nous gardions les troupeaux, vaches, moutons, chèvres, dans les hauts pâturages, mes frères, cousines et cousins, nous nous  retrouvions pour un goûter singulier et improvisé.

Aux abords des pâturages  dans un champ voisin,  le fermier cultivait ses fameuses pommes de terre, dont la récolte se situait au  début Septembre.

Nous avions pris l’habitude, chaque année, de déguster quelques unes de ces belles pommes de terre cuites au feu de bois, il s’agissait de pommes de terre garanties  BIO  et naturelles.

Nous les préparions alors dans le rituel  feu de bois improvisé que nous organisions.

Pour cela, chacun et chacune d’entre nous avait une mission à remplir :

Les garçons étaient chargés de l’arrachage, et sans outils bien sûr, du fait main garanti.

Les filles quant à elles, s’égayaient dans la forêt voisine et avaient pour mission de récupérer du bois mort et quelques Brindilles sèches.

L’un des aspects  des  plus délicats  était d’allumer le feu.

Il existait dans le pâturage, des petites cabanes construites en pierre brute avec au centre un petit foyer tout à fait le bienvenu.

Nous déposions au mieux, au centre du  foyer improvisé quelques petites brindilles, puis des branches un peu plus grosses.

Nous avions bien sûrs pris nos précautions en ramenant de la maison les allumettes et quelques pages de papier journal qui feraient l’affaire.

Nous trouvions presque miraculeux de voir s’enflammer ce feu sans lequel notre projet ne pu se réaliser. A tour de rôle, on soufflait sur nos brindilles enflammées, prenant notre respiration dans cette  atmosphère de fumée noire que le vent nous renvoyait gracieusement sur le visage, accompagnée de quelques cendres envahissantes.

Il nous fallait attendre maintenant la formation de quelques braises.

Nous déposions alors nos pommes de terre encore toutes terreuses, et  devions redoubler de patience pour la dégustation, la cuisson devant durer un certain temps.

Prudemment, chacun à notre tour, nous saisissions avec nos doigts engourdis une patate encore toute brûlante, souvent à peine cuite, nous enlevions avec délicatesse la peau à moitié  brûlée, presque noire comme du charbon.

Qu’à cela ne tienne, en enfants aguerris aux travaux de la ferme que nous étions, et très  fier de nos exploits, nous mordions alors à pleine dent cette chose un peu pâteuse, sorte de mélange de chair et de charbon de bois.

Nos rires fusaient dans le ciel gris et menaçant, nous nous moquions réciproquement de nos visages barbouillés de noir, nous sentions  la fumée de bois et nos vêtements en étaient tout imprégnés, mais nous étions si  fiers de nous et de cette folle escapade.

Janvier 2017                                    Marie-Thérèse DEBOUZY